Fils de photographe, à 22 ans, Michel Thersiquel s’installe en 1966, à Pont-Aven dans la cité des peintres. Les portraits qu’il réalise et expose dans la vitrine de sa boutique vont faire sa renommée et le conduire très vite sur les cimaises parisiennes : au café Procope en 1968 et 1970, un an plus tard à la Bibliothèque nationale de France pour l’inauguration de sa galerie photo. Il entre alors au célèbre club des 30x40 et expose en 1977 à Beaubourg pour son inauguration aux côtés de Doisneau, Ronis, Boubat... Il est l’un des représentants de la jeune photographie française lors d’expositions à Varsovie, Stuttgart, Berlin, Atlanta.
Il quitte Pont-Aven en 1973 pour s’installer définitivement à Bannalec, jusqu’à son décès en 2007.
L’œuvre de Michel Thersiquel s’exporte mais pas l’homme. La Bretagne fut sa muse, il va consacrer sa vie à photographier les femmes et les hommes qui la peuplent. Son travail est le fruit d’une quête, ses sujets il les choisit, il les approche et il s’en fait adopter. C’est un travail de patience, de temps long. « Je suis un Breton qui photographie les Bretons avec délicatesse », racontait-il. Les sujets sont multiples mais l’approche est toujours la même, pleine d’humanité. Il se rendra ainsi régulièrement dès 1972 et ce pendant quatorze ans, au centre de rééducation de Kerpape dans le Morbihan où, sans nier le handicap, il nous fait approcher la vérité d’un regard, la force d’une émotion. Il s’intéresse à des mondes dénués d’actualité, se concentre sur la vie quotidienne des pêcheurs, des paysans, des îliens et des femmes en coiffe. Un peuple fier. Il témoigne de la dureté de la mer, du lien profond des paysans avec la terre. Un regard authentique sur des gens ordinaires dont il a su révéler l’âme. Michel Thersiquel nous laisse une œuvre dont l’exigence n’a d’égal que sa sensibilité.
Scénographie : les Amis de Michel Thersiquel
Collection du Port-musée de Douarnenez
Tirages : Jean-Jacques Banide et Bob Nicol